Claude Lefebvre 80

JANVIER – JANUAR
Orgelkonzert Saarbrücken :
Or, un arbre monta’ . . . (da stieg ein Baum . . .)

Orgel : Theo Brandmüller –
hommage Dr. Friedrich Spangemacher

NOVEMBRE – NOVEMBER
1) émission hommage Radio France par Jean-Pierre Derrien
2) hommage – Sendung Saarländischer Rundfunk von Wolfgang Korb

ETE / SOMMER – AUTOMNE/ HERBST
concerts . Konzerte Deutschland . Frankreich

© Schlosskirche Varel

R é s o n a n c e . N a c h k l a n g
Wolfgang Müller
‘Nordwest-Zeitung’ Oldenburg/Varel – Juli 2011  

ORGELSOMMER  –
Verzweigungen’ ertönen in der Schlosskirche
Beeindruckendes Konzert zu Ehren des Komponisten Claude Lefebvre

VAREL – ‘Schön – sehr schön’, bemerkte Claude Lefebvre, noch sichtlich
unter dem Eindruck des eben Gehörten stehend. Sein Werk war es, mit dem das jüngste Konzert im Rahmen des Internationalen Orgelsommers in der Vareler Schlosskirche eröffnet worden war :‘Verzweigungen’ hiess das Werk, 1976 hatte es der heute 80-jährige Komponist aus dem französischen Metz geschrieben und der Stadt Varel gewidmet.
Und mit seinem  ‘Or, un arbre monta …’ (da stieg ein Baum…) endete der Abend,
der das Publikum in die Welt der zeitgenössischen Musik entführt hatte.

Es war eine Hommage an den Komponisten, der eng mit der Stadt Varel
verbunden ist. Aus Varel stammt seine Frau, dort hat sie noch ein Haus, dort sind viele seiner Kompositionen entstanden.

Und in Varel ist auch der Organist aufgewachsen, der heute viele seiner Werke interpretiert : der in Essen lebende Konzertorganist und Dozent
Dr. Matthias Geuting, der auch diesmal wieder der Schuke-Orgel ungeahnte Töne entlockte und ihr hohes Ausdruckspotenzial zum Klingen brachte –
mal voluminös, mal hauchzart.
Und so fanden auch beim Schlussstück ‘Or, un arbre monta…’ die Klänge der Orgel zauberhaft zusammen
mit Versen von Rilke, Rimbaud oder Baudelaire,
die Sigune von Osten rezitierte. Die Sängerin, Komponistin und Musikkünstlerin aus Bad Kreuznach begeisterte
überdies mit einer Uraufführung der ‘Animations CL’, einer Komposition für das
traditionelle chinesische Instrument Guzheng, in die sie Kompositionen von
John Cage eingearbeitet hatte.
Bei dessen ‘Aria’ konnte sie als Interpretin alle stimmlichen Register ziehen.
Claude Lefebvre war es übrigens auch, der sie für die ‘Aria’ zu seinem Festival
RENCONTRES INTERNATIONALES DE MUSIQUE CONTEMPORAINE’  nach Metz holte
und ihr damit als Sängerin den Weg nach Paris und Frankreich öffnete.
Ihm schliesslich widmete die Künstlerin ihre  ‘Animations CL’ ….

© La mer…   Dangast/Varel

ETE D’ORGUE
Des ‘Verzweigungen’ (ramifications) retentissent dans la Schlosskirche
concert impressionnant en l’honneur du compositeur Claude Lefebvre

… VAREL – ‘Schön – sehr schön’ remarqua Claude Lefebvre,
sous l’impression encore de ce qu’il venait d’entendre.
Avec sa composition  fut ouvert le dernier concert de l’été international d’orgue
dans la Schlosskirche Varel (Allemagne du Nord).

C’est à Metz en France que le compositeur – qui fête ses 80 ans cette année – avait écrit ses ‘Verzweigungen’ en 1976, qu’il avait dédiées à la Ville de Varel.

La soirée qui avait transporté le public dans le monde de la Musique Nouvelle, se termina avec sa composition ‘Or , un arbre monta’. . . ‘ (da stieg ein Baum…).

Ce fut un hommage au compositeur qui a un lien étroit avec la Ville de Varel dont est originaire sa femme, qui y a toujours une maison, dans laquelle bon nombre de ses compositions ont vu le jour.

L’organiste qui aujourd’hui interprète beaucoup de ses œuvres est également originaire  de Varel. Dr. Matthis Geuting, organiste et Professeur vivant à Essen,  a su tirer, une fois de plus, des sonorités surprenantes de la
Schuke-Orgel, mettant en valeur son haut potentiel d’expression,
avec volume parfois ou avec grande finesse.
Dans ‘Or, un arbre monta…’ qui clôturait ce concert, les sons de l’orgue s’harmonisèrent magnifiquement
avec les vers de Rilke, Rimbaud ou Baudelaire, que récita Sigune von Osten.
La chanteuse, compositrice et vidéo-artiste de Bad Kreuznach suscita par ailleurs l’enthousiasme avec la création de ‘Animations CL’, une composition pour l’instrument traditionnel chinois ‘Guzheng’ , avec lequel elle interpréta des œuvres de John Cage, dont son ‘Aria’ lui permit d’utiliser tous ses registres vocaux.
Ce fut par ailleurs Claude Lefebvre, qui l’avait fait venir à Metz, pour chanter ‘Aria’ dans son Festival, les RENCONTRES INTERNATIONALES DE MUSIQUE CONTEMPORAINE et qui lui avait préparé ainsi le chemin en tant que chanteuse pour Paris et la France.
C’est à lui que l’artiste dédia alors ses  ‘Animations CL.’ ……..

© Sigune von Osten, Matthias Geuting,
Matthieu Romand, Agnieszka Koprowska-Born

 Gernot Blume
‘Neue Zeitschrift für Musik’, Mainz – Dezember 2011

vom traditionalismus des experiments
Sigune von Osten und ihr Festival für Neue Musik
auf dem Trombacher Hof bei Bad Münster a.Stein

…. Besonders eindrucksvoll zog sich aber die Präsenz des Meisters
Claude Lefebvre durch das gesamte Festival. Ob als Autor emotional tiefgründiger
Gedichte Rilke’scher Färbung, als klangberauschter Komponist
experimenteller Werke für Klavier, Orgel oder Vibrafon, oder als individualistischer
Tonbildner interessanter Gedichtvertonungen – seine Ausstrahlung, Wärme
und die Intensität seines OEvres bestätigen jedem sensiblen Hörer, dass alle Klänge,
jenseits unserer ästhetischen Bewertungsschienen, ihre Kraft in der Begegnung zwischen Menschen entfalten. Gleich, wie man gekommen war, ob als Jünger oder Skeptiker – man ging, so berührt,  mit Unvergesslichem in Ohr und Herz.

vom traditionalismus des experiments
Sigune  von Osten et son Festival für Neue Musik
au Trombacher Hof près de Bad Münster a.Stein / Allemagne du Sud

…..Particulièrement impressionnante fut cependant la présence,
durant tout le Festival, du Maître Claude Lefebvre.
Si c’était comme auteur de poèmes d’émotions profondes, rappelant
quelque part la poésie de Rilke – comme compositeur aux sonorités enivrantes
d’œuvres expérimentales pour piano, orgue ou vibraphone – ou comme inventeur
individuel de sons pour la mise en musique de poèmes – son rayonnement,
la chaleur spécifique et l’intensité de son œuvre, confirment à tout auditeur sensible,
que tous les effets sonores au-delà de notre échelle d’évaluation esthétique,
déploient leur force dans la rencontre entre les hommes.
Peu importe, comme on était venu – novice ou sceptique- on repartait,
ainsi touché, de l’inoubliable dans les oreilles et dans le cœur.

© avec l’Ensemble Stravinsky

Georges Masson
‘Le Républicain Lorrain’ Metz – Novembre 2011

Joyeux anniversaire !

Des créations mondiales rappelant le temps, où les
‘RENCONTRES INTERNATIONALES
DE MUSIQUE CONTEMPORAINE’ de Metz (RIMC)

étaient à leur acmé, ont salué le double anniversaire du compositeur
Claude Lefebvre(80ans) et celui de la fondation de l’Ensemble Stravinsky (10ans).
Dans la première foulée du double concert donné à l’Arsenal de Metz, on reconnaissait
l’hommage à Maurice Ravel que Claude Lefebvre, qui fut l’élève de
Darius Milhaud, rendait au travers de sa pièce ‘Vallée’, créée à Radio – France en 1987 avec le célèbre corniste André Cazalet,
ainsi que la ‘Musique pour René Char’ qui avait vu le jour en juin 1998 au Festival
‘rendez-vous musique nouvelle’ de Forbach. Corniste au top. Si la partie du récitant
passait mal dans la salle de l’Esplanade, les éclairs, les jaillissements,
les sursauts et les transes du trio clarinette – cor- violoncelle, nous remémoraient
l’écriture soignée du compositeur.

La seconde partie dirigée très professionnellement par Jean-Pierre Pinet,
à la tête des musiciens de son ensemble, fut toute en contraste….
La géométrie bien construite de ‘contre-courant’ est typique de Claude Lefebvre,
qui en ses huit minutes, encadra symétriquement les six cordes par
deux trompettes. On y trouve le poète aux légers mélodismes arpégés,
ses glissandos de cordes, ses grimpées par tierces, son solo de trompette seule,
résonant dans le noir de la salle dans l’esprit d’une cadence. Très carré en tous cas…..

© la famille à l’Arsenal de Metz

 Herzlichen Glückwunsch !

Uraufführungen, die an Höhepunkte der
INTERNATIONALEN BEGEGNUNG ZEITGENÖSSISCHER MUSIK in Metz erinnern liessen,
haben dieses Doppel-Jubiläum des Komponisten Claude Lefebvre (80 Jahre)
und des Ensemble Stravinsky (10 Jahre) salutiert.
Im ersten Teil des Doppelkonzertes, das im Arsenal Metz stattfand,
konnte man eine hommage à Ravel wiedererkennen,
die Claude Lefebvre, Schüler von Darius Milhaud, in seinem Stück
‘Vallée’  ausgedrückt hatte. Uraufgeführt wurde das Stück 1987 bei Radio France
mit dem berühmten Hornisten André Cazalet.
Ebenso konnte man ‘Musique pour René Char’ wieder entdecken, ein Werk,  das 1998 beim Festival ‘rendez-vous musique nouvelle’ in Forbach uraufgeführt wurde. Die Hornistin war eine Top-Besetzung.
Zwar litt der Sprecher etwas unter der Akustik der’ Salle de l’Esplanade’,
doch die blitzenden, emporschiessenden aufflammenden Einsätze
und Trance-Momente des Trios Klarinette – Horn –Violoncello bestätigten uns wiederum
die sorgfältige Handschrift des Komponisten.

Der zweite Teil, von Jean-Pierre Pinet als Chef seiner Musiker,
sehr professionnel dirigiert, war sehr kontrastreich……
Die gut ausgewogene Geometrie in ‘contre-courant’ ist typisch für Claude Lefebvre,
der in diesen acht Minuten, seine sechs Streicher von zwei Trompeten umrahmte. Man findet hier seine Poesie wieder, mit wandernd melodischen Akzenten, seine Streicher-Glissendi, steigenden Terzen – sein Trompeten-Solo,
das im Dunkel des Saales im Sinne einer Kadenz erklingt. Sehr geradlinig auf jeden Fall …..

traductions: Inge borg

Création au long cours …

paru dans 7 HEBDO du ‘Républicain Lorrain’
en mars 2008
 

Claude Lefebvre ou la création au long cours . . .

Liaisons plurielles, la dernière œuvre de Claude Lefebvre, vient d’être jouée en première mondiale à Présences, le festival de Radio-France à Montpellier.
Le fondateur des RENCONTRES INTERNATIONALES DE MUSIQUE CONTEMPORAINE
de Metz
est toujours créatif dans son studio de musique de Jouy-aux-Arches.
Dans le paysage sonore actuel, Claude Lefebvre fait figure de patriarche
puisqu’il est issu   de cette génération des créateurs français d’après-guerre,
parmi lesquels Boulez  dont il est en quelque sorte un disciple.
Quarante ans séparent sa pièce Liaisons plurielles, écrite pour choeurs mixtes
a cappella  sur des poèmes allemands et français alternés de Rainer Maria Rilke et Arthur Rimbaud, de sa première œuvre, Montages, créée en 1967,
au théâtre de Metz par l’Orchestre  symphonique dirigé par
Jean-Sébastien Béreau: « Une partie de la salle m’avait sifflé et quelques musiciens
n’avaient pas voulu se lever pour me saluer » se souvient Claude Lefebvre,
qui a fêté dernièrement ses 75 ans avec Radio-Sarrebrück qui lui a consacré une émission.

C’était l’époque où la « contemporaine » était plutôt rejetée par les mélomanes traditionnels. Mais, pugnace, Claude, alors professeur de composition au
Conservatoire de Metz, ne baissa pas les bras. Cinq ans plus tard, il fondait les
‘Rencontres Internationales’, la grande aventure musicale qui draina plus de
deux cents compositeurs débarqués de tous les continents pour assister
à la première exécution de leur œuvre.
Entre 1970 et 1990, les plus grands noms vinrent à Metz et à plusieurs reprises, d’Olivier Messiaen à Pierre Boulez,
de Stockhausen à Xénakis, de Mauricio Kagel à John Cage…

Quelles impressions en avez-vous conservées?

Claude LEFEBVRE:  « Une impression brûlante. Un mélange d’angoisse,
de passion, d’amour, d’aventure. C’était l’inconnu. Nous avons fait connaître
tous les compositeurs de l’époque. On parlait du festival messin dans le monde
entier. Ces vingt années de créations font partie de l’Histoire de la musique. Quand Forbach a pris le relais avec ‘rendez-vous musique nouvelle’,
mon action était plus marquée par la proximité de l’Allemagne, elle attirait beaucoup de spécialistes d’outre-Rhin. »

Quel regard portez-vous sur la création actuelle et quelle différence faites-vous avec la période antérieure?

« Avant les années soixante, l’oreille avait plus de mal à assimiler
les recherches opérées durant la période sérielle et post-sérielle,
où l’univers sonore était moins perceptible et les œuvres plus difficiles à intégrer.
Puis, vers les années soixante-dix/quatre-vingt, une évolution s’est opérée
et Stockhausen, par exemple, a ouvert des voies nouvelles en matière de musique acoustique
et électroacoustique. Le public s’est habitué aux sonorités qu’il trouvait au début moins perceptibles, pour ne pas dire rébarbatives, et s’est
accoutumé à cette évolution musicale d’une accessibilité plus aisée. »

Une création mondiale aux Prémontrés, où en est-on aujourd’hui dans les mutations qui se sont opérées depuis vingt ans?

« Cette accessibilité s’est poursuivie. On revient à la mélodie, au tonal, à la simplicité, au langage direct, aux courants très diversifiés. On est dans un horizon très ouvert où les langages sont différenciés, grâce à l’apport des nouvelles technologies et de l’informatique musicale.
Pour ma part, j’attache beaucoup d’importance aux contrastes entre
harmonies dissonantes et consonantes, aux accords chromatiques, aux phénomènes
de tension et de détente. »

Votre souhait pour l’avenir?

« Aujourd’hui, Metz fait venir des personnalités musicales de l’extérieur pour organiser des créations ponctuelles. Or, à mon avis, dans une région comme la nôtre, on doit en révéler les forces vives, les faire émerger, et ainsi développer le phénomène de la création à partir de ce réservoir régional.
C’est cela, la décentralisation culturelle. »

Quelle est la particularité de vos pièces prévues bientôt en création mondiale?

« La première, Tournoiements, sera créée prochainement à Paris par
l’Ensemble Intercontemporain. Il s’agit de sept pièces enchaînées qui s’appuient sur un recueil de Pensées poétiques que j’ai écrit:
Cri des arbres, En plein midi, Attaque-vertige, etc.
Elles ont la particularité d’avoir été conçues pour une formation qui n’a jamais été explorée,
la trompette associée au quatuor à cordes. »

L’autre projet est, lui aussi, très particulier?

« Il part de l’idée de mettre en perspective musique et peinture, en
collaboration avec un artiste-peintre, Didier Grasiewicz, d’après ses ‘Carnets de Chine’. Cette exposition-concert sera créée par l’Ensemble Stravinsky sous le titre » L’oeil écoute,  aux Prémontrés à Pont-à-Mousson. »

Georges Masson
Critique musical