parcours . werdegang

Né à Ardres, près de Calais, Claude Lefebvre était tout d’abord un homme de la mer, marqué ou caractérisé par son étendue et sa force magique, sa liberté métaphorique.
Il a passé son enfance et sa jeunesse avec ses parents et trois frères.
Ses parents, issus de milieu modeste, n’étaient pas riches, mais lui ont
acheté un piano et lui ont permis d’étudier la musique, d’abord à l’Ecole de Musique de Calais, où il commence l’étude de la trompette, dans la classe de Jules Douane – 1er prix du Conservatoire de Paris – qui ne tarde pas à le convaincre,
que la musique peut tenir une place
importante dans sa vie.

Geboren in Ardres bei Calais, war Claude Lefebvre zuallererst ein Mann des
Meeres,
 
geprägt oder charakterisiert von dessen Weite und magischer Kraft, von seiner metaphorischen Freiheit.Er verbrachte Kindheit und Jugend mit seinen Eltern und drei Geschwistern.Seine Eltern stammten aus bescheidenem Milieu, waren also nicht reich,
aber sie kauften ihm 
ein Klavier und erlaubten ihm Musik zu studieren, zunächst in der Musikschule von
Calais, wo er Trompete lernt bei Jules Douane, einem Preisträger des Konservatoriums von Paris, der nicht zögert, den jungen Claude Lefebvre davon zu überzeugen, dass die Musik einen wichtigen Platz in seinem Leben einnehmen kann.

En écoutant beaucoup de musique à la Radio par hasard la
 ‘première sonate’ pour piano de Pierre Boulez, composée en 1946, et ainsi l’amour pour la musique de son temps.Un premier prix d’harmonie de la ville de Calais décide de la suite.
A l’occasion d’une inspection, Jacques de la Presle (compositeur et pédagogue, Professeur au Conservatoire de Paris entre 1937 et 1958) le remarque et lui conseille de rejoindre le Conservatoire de Paris.
Il abandonne rapidement la trompette pour se consacrer à l’écriture et à la composition, mais comme compositeur il gardera pour toujours un faible,
un sens particulier pour les cuivres.

Er hört viel Radio und entdeckt dabei zufällig die erste, 1946 komponierte Klaviersonate von Pierre Boulez, und damit die Liebe zur zeitgenössischen Musik.
Ein erster Preis in Harmonielehre, den er von der Stadt Calais erhält,
entscheidet über seinen weiteren Weg.
Anlässlich eines Inspektionsbesuches wird er von Jacques de la Presle (Komponist und Pädagoge, Professor am
Konservatorium von Paris) „entdeckt“
und zum Eintritt in das Pariser Konservatorium animiert.

Claude Lefebvre beendet alsbald das Trompetenstudium und wendet sich völlig dem Schreiben und der Komposition zu; aber als Komponist wird er immer ein Faible, einen besonderen Sinn für die Blechbläser bewahren.

Il rentre dans la classe de Darius Milhaud en 1958, et, depuis quelque 
temps il a déjà écrit quelques pièces, généralement brèves, d’abord influencé par
Debussy et Ravel . A cause de son intérêt porté à l’École de 
Vienne,
son langage évolue ensuite vers le chromatisme et l’atonalité.

Composée en 1960, la SUITE pour baryton et ensemble est présentée au concours de fin d’année, mais relevant d’une esthétique systématiquement repoussée par le Conservatoire – à l’époque une institution encore vraiment conservatrice – cette pièce n’est pas récompensée.
Parmi les membres du Jury – constitué de musiciens 
plutôt académiques –
seul Marius Constant lui accorde son suffrage.

1958 tritt er in die Klasse von Darius Milhaud ein und einige Zeit darauf hat er schon
einige, in der Regle kurze Stücke geschrieben, zuerst unter dem Einflussvon Debussy und Ravel. Aufgrund seines Interesses an der zweiten Wiener Schule, entwickelt sich seine Klangsprache in der Folge allerdings hin zu
einer chromatischen und atonalen 
Schreibweise.

So komponiert er 1960 die SUITE für Bariton und Ensemble und reicht sie für den Wettbewerb zum Jahresabschluss ein. Da dieses Stück jedoch eine Ästhetik vertritt, die vom Konservatorium – damals noch eine wahrhaft konservative Einrichtung –
systematisch abgelehnt wird, findet es keinen Anklang. Von den meist
akademischen
Jurymitgliedern gibt ihm allein Marius Constant seine Stimme.

A la suite de ce rejet, Claude Lefebvre est renvoyé du conservatoire de Paris.
Découragé, le hasard – encore – veut qu’il rencontre Pierre Boulez
qui l’invite à venir suivre ses cours à Bâle.

La Bourse de Vocation de la fondation Bleustein-Blanchet qu’il obtient,
lui permet de poursuivre ses études.

Il gagne sa vie par ailleurs en copiant, notamment des partitions 
de Pierre Boulez.

Infolge dieser Zurückweisung muss Claude Lefebvre das Konservatorium von Paris
verlassen. Er ist entmutigt, aber da kommt ihm wieder der Zufall zu Hilfe: Er lernt  Pierre Boulez kennen, der ihn einlädt, seine Kurse an der
Basler Musikakademie zu besuchen.

Ein Stipendium der Stiftung Bleustein-Blanchet erlaubt es ihm, sein Studium fortzusetzen.
Darüber hinaus verdient er sich seinen Lebensunterhalt durch
Kopistenarbeit, vor allem für Partituren von Pierre Boulez.

La composition lui tient à coeur, mais parallèlement toujours également
la poésie, et en 2002 il est heureux que Richard Meier publie 
un recueil
‘toutes les têtes voltigent dans la nuit . . .’ 

Il a mis en musique quelques uns de ses poèmes, ainsi que ceux de ses poètes préférés, tels que René Char – Arthur Rimbaud et Rainer Maria Rilke. 

Die Komposition bleibt ihm eine Herzensangelegenheit, aber parallel dazu bedeutet ihm auch das Dichten immer viel.
So ist er glücklich, als Richard Meier im Jahr 2002 unter 
dem Titel
‘toutes les têtes voltigent dans la nuit . . . ‘ (Alle Köpfe schwirren in der Nacht umher’)
 
eine Sammlung
seiner Gedichte veröffentlicht.
Einige seiner Gedichte hat er in seinen Kompositionen verwendet,
sowie die seiner Lieblingsdichter, René Char – Arthur Rimbaud –
Rainer Maria Rilke.
 

Quelques dates importantes encore dans la vie de Claude Lefebvre:
1965: mariage avec Ingeborg Giese , le départ d’une relation heureuse et riche, dont les fruits les plus beaux – vivants – sont les deux filles, Tania et Arlane.
En 1966 : nommé Professeur de composition au Conservatoire de Metz.
En 1972: création d’un Festival de Musique Nouvelle à Metz ,
les  RENCONTRES INTERNATIONALES DE MUSIQUE CONTEMPORAINE ,
qui ont durées une 20aine d’années et seront poursuivies à partir de 1996
pour huit ans à Forbach, en tant que ‘ rendez-vous musique nouvelle’
jusqu’en 2003.
1976 encore: installation d’un studio électroacoustique à Metz,
qui servira à la fois aux étudiants qu’ au Festival et qui sera transféré

également à Forbach en 1996. 

Hier noch einige wichtige Daten und Ereignisse in Claude Lefebvres Leben:
1965:  Hochzeit mit Ingeborg Giese, der Anfang einer glücklichen und reichen
Beziehung, deren schönste – lebende – Früchte die beiden Töchter
Tania und Arlane
sind.
1966: Ernennung zum Kompositionsprofessor an Konservatorium von Metz
1972:  Gründung eines Festivals für zeitgenössische Musik in Metz,
die  
RENCONTRES INTERNATIONALES DE MUSIQUE  CONTEMPORAINE ,
die rund zwanzig Jahre bestehen und ab 
1996 in Forbach bis 2003
unter dem Namen  ‘rendez-vous musique nouvelle’ 
weitergeführt werden.
1976 zusätzlich: Einrichtung eines elektroakustischen Studios in Metz,
das sowohl den 
Kompositionsstudenten als auch dem Festivalbetrieb dient
– und 1996 ebenfalls nach 
Forbach transferiert wird
.

Grace à la présence et l’engagement de Claude Lefebvre –
et son 
épouse Ingeborg – la musique contemporaine a trouvé
pour presque 
trente ans un lieu, une « maison, un Centre en Lorraine
et dans notre 
Région transfrontalière SARRE-LOR-LUX, qui pouvait attirer
un grand 
nombre des compositeurs et des musiciens les plus prestigieux de l’èpoque – entre autres John Cage, Karlheinz Stockhausen, Pierre Boulez,
Iannis Xenakis, Mauricio Kagel, Hans Otte, Vinko Globokar, Paul Méfano,
Michaël Levinas – pour nommer quelques uns seulement.
En conséquence de cela, une collaboration étroite et importante
s’était développée avec la Radio Sarroise ‘ Saarländischer Rundfunk ‘,
dont l’Orchestre Symphonique a joué régulièrement dans le cadre du
Festival, aussi bien à Metz qu’à Forbach – en outre, il réalise en 1975,
sous la direction de son Chef Hans Zender, la création d’une des oeuvres
les plus importantes et plus belles de Claude Lefebvre :
 D’une nuit transpercée  ( Durchdringen der Nacht ).

Dank der Präsenz und des Engagements von Claude Lefebvre  –
und seiner Ehefrau 
Ingeborg – fand die zeitgenössische Musik
für fast drei Jahrzehnte in Lothringen und 
darüber hinaus in unserer
grenzüberschreitenden Kulturregion
SAAR-LOR-LUX, einen Ort, eine Heimstatt, ein Zentrum,
das eine große Zahl der wichtigsten Komponisten und 
Musiker der Epoche
anzuziehen vermochte – unter ihnen John Cage, Karlheinz 
Stockhausen, Pierre Boulez,
Iannis Xenakis, Mauricio Kagel, Hans Otte, Vinko 
Globokar, Paul Méfano,
Michaël Levinas, um nur einige zu nennen.

In der Folge entwickelte sich auch eine intensive und bedeutsame
Zusammenarbeit mit 
dem „Saarländischen Rundfunk“, dessen Sinfonieorchester
regelmäßig im Rahmen des 
Metzer und später auch des Forbacher Festivals auftrat – so auch 1975, unter der Leitungseines damaligen Chefdirigenten Hans Zender, mit der Uraufführung eines der bedeutendsten
und schönsten Werke Claude Lefebvres:’
D’une nuit transpercée’  (‘Durchdringen der Nacht’).
 

L’activité d’un directeur de festival terminée, Claude Lefebvre s’est consacré
à la création – ses oeuvres ont été jouées un peu partout dans 
le monde.
Il était particulièrement heureux, qu’avec l’aide de la Ville de Metz,
le label de CD allemand ‘ perc.pro ‘ avait pu publier un double CD monographique,
il y a deux ans – une collaboration franco-allemande qui lui tenait à coeur –
Heureux aussi des concerts de l’année dernière, à l’occasion de ses 80 ans,
à Saarbrücken – à Varel/Allemagne du Nord – dans le Festival
de Sigune von Osten à Bad Münster et à l’Arsenal de Metz, où fut créée
la dernière de ses pièces : contre-courant  par l’Ensemble Stravinsky.
 

Nach dem Ende seiner Tätigkeit als Festivalleiter widmete sich
Claude Lefebvre ganz 
seinem künstlerischen Schaffen – und seine Werke wurden
nahezu weltweit aufgeführt.
Besonders glücklich war er darüber, dass mit Hilfe der Stadt Metz
vor zwei Jahren beim 
deutschen Label ‘ perc.pro’ eine Doppel-CD
mit seinen Werken erscheinen konnte. 
An dieser deutsch-französischen Zusammenarbeit lag ihm viel.
Glücklich war er auch über die Konzerte des vergangenen Jahres aus Anlass seines achtzigsten Geburtstags, in Saarbrücken, in Varel / Norddeutschland, bei Sigune von Ostens Festival in Bad Münster am Stein und im
Metzer Arsenal, wo das Ensemble 
Stravinsky sein letztes Werk zur Uraufführung brachte: ‘ contre-courant ‘ (‘ Gegenströmung ‘).
 

Pour terminer, je me permets de citer Michaël Levinas, qui a trouvé les
mots justes qui caractérisent la musique et la poésie de Claude Lefebvre:
On peut suivre son évolution marquée à la fois par le grand raffinement
de la tradition ravelienne et debussyste, mais aussi par la rigueur et les
explorations formelles de la seconde école de Vienne.
Sa poésie très intense et émouvante exprime le vertige de la nuit et les
violences intérieures les plus intimes, celles qui émergent au crépuscule’.

Zum Schluss erlaube ich mir Michaël Levinas zu zitieren,
der in seinem Nachruf die 
geeigneten Worte zur Charakterisierung von
Claude Lefebvres Musik und Dichtung 
gefunden hat:
Seine nachvollziehbare künstlerische Entwicklung ist zugleich geprägt
von der besonderen
Raffinesse der Tradition eines Ravel und eines Debussy,
aber auch von der Strenge und
den strukturellen Neuerungen der zweiten Wiener Schule.
Seine intensive und bewegende Dichtung bringt den Taumel der Nacht
und deren
intimste inneren, aus der Dunkelheit aufsteigenden Kräfte zum Ausdruck’ 

Wolfgang Korb9 mai 2012
Musikwissenschaftler/musicologue

 

La disparition de …

LA DISPARITION DE CLAUDE LEFEBVRE COMPOSITEUR  POÈTE , UN DES DERNIERS GRANDS ACTEURS DE LA CRÉATION MUSICALE
DU XX SIÈCLE,
FONDATEUR DES CÉLÈBRES
RENCONTRES DE MUSIQUES NOUVELLES DE METZ

Nous apprenons la disparition du compositeur et poète Claude Lefebvre
survenue le 2 mai dernier.

Son parcours est celui des créateurs qui rentraient au Conservatoire National Supérieur dans les années 50 et se heurtaient en ce temps à une pédagogie
encore très marquée
par le seul héritage de la musique française du début  du
XX siècle et un néoclassicisme
assez stérilisant.
Trompettiste de formation , issu d’un milieu assez modeste mais encourageant sa vocation de musicien , Claude Lefebvre quitte très vite les classes
de la rue de Madrid,
non sans y avoir reçu les bases d’un métier très solide et rencontre celui qui lui ouvrira les voies de sa recherche musicale , Pierre Boulez.
Doué d’une force de caractère qui lui permettra aussi d’être un homme d’action et toujours libre d’esprit ,Claude Lefebvre suivra les cours de Boulez
à l’Académie de Musique
de Bâle et trouvera sa vraie voie.
C’est le Prix de la Vocation de la Fondation Bleustein- Blanchet
qui lui permettra d’achever des études exigeantes.
Se consacrant de front à sa double vocation de poète et de compositeur,
les œuvres musicales de Claude Lefebvre mettent ou s’inspirent en musique
ses propres poèmes,
mais aussi ceux de René Char et Rilke et ont été créées
et interprétées par les
ensembles et solistes les plus prestigieux.
On peut suivre son évolution marquée à la fois par le grand raffinement de la tradition ravelienne et debussyste, mais aussi par la rigueur et les explorations formelles de la seconde école de Vienne.
Sa poésie très intense et émouvante exprime le vertige de la nuit et les
violences intérieures les plus intimes , celles qui émergent au crépuscule.

En 1965 , Claude Lefebvre épouse Ingeborg dont il aura deux filles ,
Tania et Arlane.

En 1966, il est nommé Professeur de composition au Conservatoire de Metz.
1972, UN RAYONNEMENT INTERNATIONAL – Un PROJET EUROPÉEN –
LE FESTIVAL DE MUSIQUE NOUVELLE

Claude Lefebvre va fonder le célèbre festival des
RENCONTRES INTERNATIONALES  DE MUSIQUE CONTEMPORAINE
et le ‘centre européen de création musicale’.

Précurseur d’une pédagogie alors inédite, Il y installe un studio électronique qui servira à la fois pour la classe du Conservatoire et le festival de musique.
Il constitue une équipe spécialisée dans les nouvelles technologies de l’époque
et anime durant toute l’année une action de diffusion dans les régions limitrophes
en Allemagne et en France.
S’ouvrant par son enseignement et son action aux nouvelles générations,
le grand festival annuel devenait un lieu de rencontre prestigieux.
Il sera durant presque 30 ans, avec celui de Donaueschingen et celui de la Radio Sarroise, le grand rendez-vous de la création musicale internationale.

Trait d’union géographique et culturel entre l’Allemagne et la France
mais ouvert sur le monde entier , ce festival sera un pionnier de l’esprit nouveau
européen et le symbole
de la réconciliation d’après-guerre. Grâce à cette ouverture et cette générosité des temps nouveaux, ceux de la réconciliation européenne, il révèlera certaines orientations musicales majeures  du début du XXI siècle.

Ainsi,durant près de trois décennies, à Metz, sur l’initiative de Claude Lefebvre et de sa femme Ingeborg, les plus grandes créations des chefs de file
de la musique contemporaine, Messiaen, Boulez, Xenakis, Stockhausen Kagel,
Ligeti ,… confieront leurs oeuvres de créations à ce festival au côté des générations
montantes des années 80.

Claude Lefebvre mènera sa politique de commandes sans exclusive et interdits réducteurs.
L’étude historique des programmes de ces rencontres annuelles pourra dresser un bilan qui révèlera combien cette programmation a été prophétique.
Avec la disparition de Claude Lefebvre, c’est un des derniers grands acteurs de la création musicale de la fin du XX siècle qui disparait.

Michaël Levinas7 mai 2012
compositeur et pianiste

 

über Claude Lefebvre

Der Komponist Claude Lefebvre hat seine Wurzeln
in „Pas de Calais“ und er wohnt seit vielen Jahren in Lothringen und sitzt
damit weiterhin quasi auf der Grenze. Aus dieser grenzüberschreitenden Lage
hat er auch kompositorisches Kapital geschlagen….
Er war Schüler von Darius Milhaud und Pierre Boulez, und mit letzterem kommt
rasch der Brückenschlag nach Deutschland, zu Darmstadt und den Errungenschaften
der seriellen Musik, die den jungen Lefebvre faszinierten ebenso wie die
Klangfeld-Stücke eines Ligeti, wie in Lefebvres Orchesterwerk Durchdringen der Nacht’ aus dem Jahre 1975.
Und nicht zu vergessen : die noch junge elektroakustische Kunst,
die seiner kreativen „Phantasie der Nuancen“ entgegenkommt, die ihm hilft,
Klangräume oft sehr intim und fein auszuleuchten. Er beginnt das Kalkül in seine
Musik einzubeziehen, aber das Strukturelle, die kompositorische Strenge steht bei ihm
immer und ganz und gar im Dienst der musikalischen Poesie.
Und das darf man bei ihm getrost so deutlich sagen und machen.
Claude Lefebvre ist nämlich auch Dichter, und Poesie und Musik fließen bei ihm aus einem Strom.
Wichtiger als die sich entwickelnde Phrase ist für ihn die Farbe, noch genauer, die sich entwickelnde Färbung. Lefebvre arbeitet immer am Klang und generiert Farbe wie bei der Schaffung von Sprache mit Silben und phonetischen
Gebilden. Er ist ein Dichter an der Partitur. Aber er generiert –
und das mag er bei den Stockhausens und Nonos abgeschaut haben,
aber auch die den Weberns – seine Stücke quasi von einem Nullpunkt aus.

‘Mosella’, ein Stück für Orgel, 2 Trompeten und Tonband scheint zu Beginn quasi im Bauch der Erde Gestalt anzunehmen.  Das Stück beginnt irgendwie „unterirdisch“ mit dem Rauschen und Stöhnen im Erdinnern. Dann kommt das Gedicht von Ausone in lateinischer Sprache und es folgt ein Orgelintermezzo als eine Art Scherzo, als eine Buffoarie für die Königin der Instrumente, es folgt Musik, die den Schalk im Nacken hat, die sich vor Lebenslust gelegentlich fast überschlägt; ein Orgelpart, der Reden hält, sich sofort wieder in Frage stellt und den Klang des Stückes auf den Weg bringt. Die Trompeten allerdings gebieten Ernst, und evozieren fast einen religiösen Touch.
Dann kommt eine Mädchenstimme mit der französischen Version des Gedichtes von Ausone und die Klänge werden strikter und männlicher.
Am Schluß allerdings wird das Stück wieder ernst und besinnlich. Ausone der lateinische Dichter des 4. Jahrhunderts hat die Mosel beschrieben, stromaufwärts von Bingen bis Trier, Lefebvre scheint genau in dieser Richtung zu komponieren.
Wenn das Stück zu Ende ist, könnte der Anlegesteg im katholischen Trier stehen.

Auch ein anderes Stück ‘cor(ps) a cor(ps) ‘ beginnt vom Nullpunkt. Wie wabernd steigt man in dieses Stück ein und die Dramaturgie erinnert an Haydns  „Vorstellung der Welt als Chaos“. Es ist , eine fremde, ferne, unzugängliche Welt, die sich tönend und tönernd aufbaut bis die Hörner
zu Leitsternen werden, aus deren metallischem Klang sich ein Geschehen entwickelt,
eng an imaginären Vorgaben, aber dann sich befreiend. Das Stück wird erzählt in Episoden – typisch für Lefebvre . Die Hörner als Herolde gibt es durchaus, aber auch den Botschaften werden — accellerierend und steigend –
neue Dimensionen, Lachen und Streitgespräch. Ein Stück das schließlich reine Klangpoesie ist und sich in schönstem Wohlgefallen auflöst (selten in der Neuen Musik).

Lefebvre selbst bringt dieses Stück mit der „Zeit“ in Verbindung „…plötzlich durchdringt der Blitz der hohen Töne das Kleid der Zeit, die entflieht. Das Kleid der Zeit ist die Partitur.

Wieder eröffnet in der  ‘Musique pour René Char’  ein Horn das Geschehen, diesmal aber erfolgt ein ganz anderer selbstbewusster Einstieg in das Stück,  dem offenbar eine Geschichte vorausging, eine Geschichte, die das Horn erzählt; etwas atemlos zunächst, dann mit einem fließenden Erzählstrom…
bis die Musik später mehr in die Innerlichkeit verfällt oder sich auch entäußert
in Exaltation.

„Ich glaube an die Magie und die Autorität der Worte“, hat René Char einmal gesagt. Ich bin überzeugt, Claude Lefebvre würde das selbe über die Musik
sagen. Denn seine Musik kann magische Welten erwecken,
sie hat aber auch die Kraft einer Autorität.

Dr. Friedrich SpangemacherJanuar 2011
Musikwissenschaftler/musicologue